La commune de Prendeignes doit son visage architectural à la réalité physique de son territoire et aux modes de vie et de production qui en découlent. Mais aussi à son passé historique et aux influences nombreuses qui l’ont orienté vers le pays Figeacois proche de l’esprit du midi.
Une large majorité des habitations est organisée selon un même schéma. Le rez-de-chaussée a une vocation agricole ou économique : il peut abriter une étable, une porcherie, un poulailler, une écurie, un atelier, un débarras, une cave… Un escalier en pierre donne accès au "bolet", un perron aménagé au premier étage de la façade qui est prolongé plus ou moins longuement par une galerie protégée par l’avancée du toit. A cet étage se situe la partie résidentielle et domestique. Le grenier est accessible soit par une trappe soit par un escalier. Il occupe le troisième niveau du logis. Il est utilisé pour la conservation de différentes denrées, dont le grain contenu dans les "arches". On trouve parfois au troisième niveau le "plancadou"’, un petit plancher intégré à la charpente du bolet sur lequel on faisait sécher noix, châtaignes, maïs, haricots en grains évitant ainsi d’encombrer le bolet.
La pièce à vivre est à l’origine simple et relativement vaste. Le mobilier est constitué d’une longue table de campagne, de bancs rustiques, d’un buffet avec vaisselier et parfois dans une encoignure d’un lit fermé par des rideaux tombant d’un ciel de lit. Un linteau en bois, rarement en pierre, supporte la hotte d’un "cantou", souvent large et qui contient parfois un banc ou une salière. Sur des servantes de cuisine, les "cenderières", se préparait la cuisine familiale. Proche de la cheminée, dans un renforcement, se trouve la "souillarde " avec son entrée en anse de panier. Cette petite pièce faisait office de cuisine. Sur la " pierre à évier" se faisaient diverses préparations, se lavait la vaisselle et parfois du petit linge. Par le "rebagou’", petit trou situé au fond de cette pièce, s’évacuaient , directement à l’extérieur du logis, les eaux grasses. Beaucoup de ces souillardes datent du XIX ème s.
La production artisanale du pain et des châtaignes nécessitaient fours et séchoirs. Sur la commune de Prendeignes presque chaque famille possédait les siens. Ils étaient soit indépendants, soit intégrés ou accolés au séchoir. Maçonné, le four à pain présente une ouverture en plein cintre donnant sur une chambre de cuisson le plus souvent voûtée, avec un sol en briques réfractaires.
Le séchoir, "‘secadou" en Occitan, est essentiellement destiné au séchage des fruits de "l’arbre à pain’" local : le châtaignier. Chaque séchoir respecte un plan d’organisation simple : un rez-de-chaussée où se trouve un foyer de braises et un étage avec plancher de lattes non jointives pour laisser passer la fumée et la chaleur.
Enfin, une des originalité de ces habitations est son architecture dite " à petit bois ".Le bois est partout présent,non seulement pour l’édification de charpentes très typiques mais aussi des nombreux balcons , des "plancadous" ou séchoirs élevés .Ils présentent de belles rambardes en châtaignier.
La plupart de ces habitations portent une date les faisant remonter au XVIIème siècle. Certaines sont des reconstructions sur un bâti original difficile à dater. Elles ont ensuite été modifiées et agrandies au XIXème siècle, à un moment de relative prospérité de nos campagnes. Enfin, beaucoup ont été habilement restaurées ces dernières années, dans le respect de ce passé architectural.
Ce texte est extrait de la brochure réalisée par Benjamin FRAYSSE "PRENDEIGNES Aperçu historique et patrimoine bâti" que vous pouvez vous procurer à la mairie de Prendeignes.